VI - Vigil
At one time I made poems
That contained entire radii
From centre to circumference and beyond
As if there were no circumference
just one centre
And as if I were the sun: all around me
unlimited space
How I would gain momentum
flashing out along the radius
How I would build stupendous speed to shoot by
What centralizing pull could ever
check my flight
What boundary dome that I could not burst through
When I had the momentum to break into the Beyond.
But we learned that the earth is not flat
But a sphere and that its centre is not in the middle
But at the centre
And we found the radius length to be a road
too often taken
And soon we knew the whole surface
Of the globe all measured inspected surveyed
familiar path
Well beaten
And so this pathetic job
Of pushing boundaries to the limit
Hoping to find in the surface one crack,
One point where the boundary ruptures
To let in some free air and light.
Sometimes alas despair
The momentum of the whole radius reduces
To this dead point on the surface.
Just as a man
On a road too brief to a terminus he fears
Shortens his stride to delay his arrival
I must become subtle
Infinitely dividing the infinitesimal distance
From cord to arc
To create a space a little like the Beyond
And seek within that sorry substitute
For life and art.
---
Hector de Saint-Denys Garneau
translated by George Dance
[All rights reserved]
Autrefois j’ai fait des poèmes
Qui contenaient tout le rayon
Du centre à la périphérie et au-delà
Comme s’il n’y avait pas de périphérie
mais le centre seul
Et comme si j’étais le soleil: à l’entour
l’espace illimité
C’est qu’on prend de l’élan
à jaillir tout au long du rayon
C’est qu’on acquiert une prodigieuse vitesse de bolide
Quelle attraction centrale peut alors
empêcher qu’on s’échappe
Quel dôme de firmament concave qu’on le perce
Quand on a cet élan pour éclater dans l’Au-delà.
Mais on apprend que la terre n’est pas plate
Mais une sphère et que le centre n’est pas au milieu
Mais au centre
Et l’on apprend la longueur du rayon ce chemin
trop parcouru
Et l’on connaît bientôt la surface
Du globe tout mesuré inspecté arpenté vieux sentier
Tout battu
Alors la pauvre tâche
De pousser le périmètre à sa limite
Dans l’espoir à la surface du globe d’une fissure,
Dans l’espoir et d’un éclatement des bornes
Par quoi retrouver libre l’air et la lumière.
Hélas tantôt désespoir
L’élan de l’entier rayon devenu
Ce point mort sur la surface.
Tel un homme
Sur le chemin trop court par la crainte du port
Raccourcit l’enjambée et s’attarde à venir
Il me faut devenir subtil
Afin de, divisant à l’infini l’infime distance
De la corde à l’arc,
Créer par ingéniosité un espace analogue à l’ Au-delà
Et trouver dans ce réduit matière
Pour vivre et l’art.
---
Hector de Saint-Denys Garneau
from Regards et Jeux dans L'espace, 1937
[All rights reserved by the author's estate - Please do not copy]
No comments:
Post a Comment